GENENE JONES
« La Mort par intraveineuse »
Genene Jones, née le
A l’hôpital pédiatrique où travaille cette infirmière, les décès de bébés se multiplient de manière inexpliquée.
La presse la surnommera « l’ange de la mort ». Fin octobre 1978, l’infirmière auxiliaire Genene Jones commence à travailler dans l’unité de soins intensifs de l’’hôpital pédiatrique de Bexar (Texas).
Un soir, une collègue remarque son comportement inhabituel : un bébé arrivé dans un état critique vient à décéder. Jones s’assied dans le box où git le corps et l’observe fixement. Lorsqu’un brancardier entre pour l’emmener à la morgue, elle sanglote et pousse des plaintes déchirantes. Hypersensible ? Au –delà de son dévouement, l’équipe soignante lui reconnait des connaissances anatomiques et pharmaceutiques admirables pour une débutante.
Elle pose les intraveineuses avec dextérité, même sur des prématurés minuscules.
« Elle aurait pu poser un cathéter à une mouche ! » témoignera un médecin lors de son procès.
Mais ces merveilleuses qualités dissimulent un esprit diabolique.
Début 1981, on la trouve si compétente que les patients les plus délicats lui sont confiés. L’hécatombe commence.
Le 21 mai, Christopher, 15 Mois, atteint de malformation cardiaque, meurt quelques jours après avoir chuté de son lit, Genene Jones ayant oublié d’en remonter les ridelles.
Cet acte de négligence – volontaire ou non ? – se transforme en une frénésie meurtrière qui ne s’arrêtera plus. Désormais, elle va tuer délibérément. Elle dévore les livres de médecine. Son modus operandi n’en devient que meilleur.
Elle dérègle les respirateurs à oxygène, provoque des hémorragies internes avec des surdoses d’héparine, un anticoagulant, ou des comas avec des injections massives d’antiépileptique.
Mais son arme la plus redoutable est… le silence. La direction de l’hôpital refuse d’admettre l’évidence. Entre mai et décembre 1981, au moins dix enfants sont morts dans des circonstances obscures, mais toujours en présence de Jones. Ses collègues parlent de la « garde de la mort » pour désigner son temps de service entre 15 et 23 heures.
Des médecins et chirurgiens ne veulent plus laisser leurs patients seuls avec elle.
Genene Jones fait l’objet de deux enquêtes internes sans qu’on parvienne à prouver son implication dans les décès inexpliqués.
Début 1982, pour éviter les poursuites judiciaires qui ne manqueraient pas d’être déclenchées si des morts suspectes étaient évoquées publiquement, les responsables de l’hôpital décident de remanier tout le service des soins intensifs.
La hiérarchie de Jones la pousse à la démission et lui rédige une élogieuse lettre de recommandation par peur qu’elle ne leur intente un procès !
Le 17 Mars 1982, elle accepte ce départ d’autant plus facilement qu’elle trouve un emploi dans un cabinet médical à Kerrville (Texas).
La pédiatre Kathy Holland a eu vent des soupçons pesant sur sa recrue, mais elle les tient pour de sombres ragots. Elle va pourtant devoir se rendre à l’évidence.
En aout et septembre 1982, sept enfants pris en charge par Jones ont failli mourir et Chelsea Mc Clellan, une fillette de 15 mois est décédée entre ses mains le 17 septembre 1982, après une banale injection vaccinale.
Le
12 octobre 1982, une enquête policière est ouverte après ce décès, et sept
tentatives de meurtres présumées.
En 1984 Genene Jones est condamnée à 99 ans de prison pour la mort de Chelsea, puis à 60 ans pour tentative d’homicide sur un autre enfant Rolando Santos.
En 2018 elle est éligible à la libération conditionnelle, mais sa demande est rejetée le 16 janvier 2020 car elle est accusée de cinq autres meurtres.
Elle reste derrière les barreaux sans possibilité de remise de peine.
Elle aurait tué une soixantaine d’enfants, et l’enquête continue. Pour le procureur du comté texan de Bexar, Genene Jones est « le mal incarné ».
Elle prétendit avoir agi pour être une héroïne et se sentir utile. À sa naissance, elle fut rejetée par ses parents biologiques et adoptée. Son frère duquel elle était proche mourut jeune et plus tard, son autre frère et son père moururent du cancer. Elle utilisait des injections d’héparine et plus tard de succinylcholine pour tuer les bébés. Des méthodes de détections originales de succinylcholine ont été utilisées pour prouver sa culpabilité. Le nombre exact de ses victimes ne pourra sans doute jamais être connu car des responsables d'un hôpital de San Antonio ont détruit les rapports sur ses activités.
Son rôle fut interprété par Susan Ruttan dans le téléfilm Deadly Medicine (1991) et par Alicia Bartva dans le film Mass Murder (2002).
Pour aller plus loin
https://www.youtube.com/watch?v=XhzEXOmir5k
https://www.youtube.com/watch?v=H5rLOV1x090
https://www.youtube.com/watch?v=Ee-uD4WaFGs
Sources
Ça m’intéresse HISTOIRE – les 50 plus grandes criminelles de l’histoire – hors-série septembre octobre 2020
Mais c'est affreux !
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