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Pupetta Maresca – La Marraine de Naples

 

Assunta Maresca mieux connue sous le nom de Pupetta (« Petite poupée »), née à Castellammare di Stabia le 19 janvier 1935, est une ancienne reine de beauté qui est devenue une figure de la Camorra. Elle fit « la une » des journaux internationaux au milieu des années 1950 lorsqu'elle a tué par vengeance le mandataire du meurtrier de son mari.

Assunta est la fille de Vincenzo Maresca, un Camorrista qui contrôlait leur ville natale Castellammare di Stabia, au sud de Naples. 

 

 

La famille était connue sous le nom de Lampetielli et gagnait sa vie dans la contrebande de cigarettes. Elle est la seule fille d'une famille de quatre enfants.

 

À l'âge de 19 ans, elle remporte un concours de beauté et devient « Miss Rovegliano », un village de la banlieue de Naples.

Elle est courtisée par un guappo, un riche parrain de la Camorra, de Palma Campania, Pasquale Simonetti, connu sous le nom de Pasquale 'e Nola, qui travaille sur le marché des fruits et légumes à Naples et fait le commerce de marchandises de contrebande. Ils se marient le 27 avril 1955.

 

 

Simonetti gênait les autres Camorristi, et un jour de 1955, il est abattu par Gaetano Orlando, un tueur à gages commandité par un rival Antonio Esposito, un autre Camorrista.

Pupetta, enceinte de six mois est dévastée.

Devant l'immobilisme de la police, le 4 août 1955, elle se rend à Naples avec son frère cadet Ciro.

Quand elle rencontre Antonio Esposito, elle fouille dans son sac à main et sort un Smith & Wesson calibre 38. Le tenant à deux mains, elle ouvre le feu et tue Esposito.

« Si c’était à refaire, je le referais ! »

Assunta Maresca est fière d’avoir vengé son mari.

« J’avais tellement peur de le louper » dira-t-elle. Fille d’un contrebandier de la mafia, elle connaît le maniement des armes depuis l’enfance.

On la sait particulièrement rapide et habile avec un couteau. Au lycée, elle aurait poignardé une autre jeune femme, coupable de l’avoir insultée. Dans sa ligne de mire, le meurtrier de son mari n’avait aucune chance de s’en tirer.

 

Le 14 octobre 1955 après une cavale de deux mois, la « diva du crime » est arrêtée, mais devient une héroïne aux yeux des Napolitains qui saluent son « sens de l’honneur » et jettent des fleurs sur le fourgon qui l’emmène à son procès, en avril 1959.

Pupetta reçoit des cadeaux, des propositions de mariage, on lui écrit une chanson qui devient un standard italien. « Legge d’onore » (la loi de l’honneur).

Condamné à 18 ans de prison ? Elle n’en purge que 6, avant d’être libérée pour bon comportement en 1965. Son fils, Pasqualino est né derrière les barreaux.

De sa cellule, Pupetta a veillé à ce qu’il ne manque de rien. Celle que la presse appelle la « veuve de la Camora » ne déroge pas à ce titre gagné dans le sang : après une petite incursion sans lendemain dans le cinéma, elle reprend les affaires de feu Pascalone, devenant à son tour une cheffe mafieuse.

En 1965, elle rencontre Umberto Ammaturo, dit le Dingue, trafiquant de drogue qui devient son partenaire criminel, son compagnon et le père de ses jumeaux.

Mais Pupetta n’est vraiment pas une mère de famille comme les autres.

Au début des années 1980, la brune au sang chaud participe à une vendetta contre le boss Rafaele Cutolo et aurait même été accusée avec son compagnon d’avoir commandité plusieurs meurtres – dont la décapitation d’Aldo Semerari, psychiatre de leur rival….

Pour échapper à la police, Ammaturo se carapate en Amérique du Sud et abandonne une partie de ses affaires à Pupetta, restée en Italie.

De 1982 à 1986, elle purge une peine de 4 ans de prison pour le meutre de Semerari, mais elle est blanchie en 1989 après avoir gagné son procès en appel, faute de preuves contre elle.

Pupetta Maresca est devenue une légende du crime bien au-delà de l’Italie. Le 23 aout 1982, le quotidien « Le Monde » se faisait l’écho De son épopée meurtrière, la décrivant comme « une des protagonistes de la transformation de la délinquance napolitaine en organisation du crime et en une machine à tuer ».

A 85 ans aujourd’hui, la « Marraine de Naples » coule une retraite paisible dans sa ville natale de Castellammare di Stabia, dans la baie e Naples, entourée de son clan familial, dont de nombreux membres sont soupçonnés d’activités illégales.

 

Pour aller plus loin

Dans la culture populaire

La vie de Pupetta Maresca a fait l'objet de plusieurs films :

• Le Défi (La sfida) (1958), de Francesco Rosi, basé sur l'histoire de Pascalone et Pupetta Maresca⁶, avec Rosanna Schiaffino dans le rôle de Pupetta Maresca .
• Il caso Pupetta Maresca (1982) (téléfilm), avec Alessandra Mussolini dans le rôle de Pupetta Maresca.

Maresca n'était pas d'accord avec le scénario du film et en a empêché sa diffusion. Seulement 12 ans plus tard, en 1994, le film a été projeté sur Rai Tre⁷.

• Le courage de la passion (2013), mini-série en quatre épisodes, sur Canale 5 de Luciano Odorisio⁷.

Bibliographie

• (en) Clare Longrigg, Mafia Women, Londres, Vintage, 1998 (ISBN 0-09-959171-5).
• (en) Giovanni Fiandaca, Women and the Mafia: Female Roles in Organized Crime Structures, New York, Springer, 2007 (ISBN 0-387-36537-0, lire en ligne ).

Source ; Ca m’intéresse Histoire – les 50 plus grandes criminelles de l’Histoire.