QUELQUES INGREDIENTS
Pour faire un bon fait divers
Pour captiver le public, les auteurs de polars ou de films noirs s’inspirent très souvent de détails bien réels.
Touchés par la fragilité des meurtrières pour l’horreur des crimes, les réalisateurs transforment de sordides faits divers en chefs d’œuvre sur grand écran.
« Les Blessures Assassines » : film de Jean-Pierre Denis inspiré par les sœurs Papin.
« Les Noces Rouges : film de Claude Chabrol inspiré par les amants diaboliques de Bourganeuf.
« Arsenic et vieilles dentelles » : film de Franck Capra inspiré de la sombre histoire de Amy Archer Gilligan.
« A perdre la raison » : film de Joachim Lafosse inspiré du drame de Nivelles en Belgique en 2007.
Et bien d’autres encore !
Les protagonistes
Le Mauvais Garçon
Et la fiction? Manda et sa protégée « Casque d’or » inspirent un film éponyme à Jacques Becker en 1952.
Le voleur en gants blancs
Le cambrioleur, dérivé du mot « cambriole » (chambre,
en argot), désigne un « baluchonneur » qui vit de misérables larcins. Mais au
début du XXème siècle, le voleur devient un gentleman! Il porte un haut-de-forme
noir et des gants immaculés. La presse adore relater les larcins de Marius
Jacob, qui signait ses forfaits « Attila ».
Et la fiction? Cet anarchiste aux 106cambriolages a inspiré Arsène
Lupin à Maurice Leblanc.
La fille parricide
Et la fiction? L’affaire inspire un film à Claude Chabrol en 1977, avec Isabelle Huppert.
Monsieur Tout-le-Monde
Un veuf, bourgeois de surcroît, vous promet le mariage? Méfiez-vous! En 1915, Henri Désiré Landru attire ses victimes dans des villas des Yvelines pour leur faire signer des procurations sur leurs comptes. Puis il les trucide. Onze disparitions lui sont imputées à son procès en 1921. Condamné à mort, il est exécuté l’année suivante
Le décor
Les bas-fonds de Paris
Le trou paumé
Une bâtisse en pierre au fin fond de l’Ardèche: voici l’auberge de
Peyrebeille. Jusqu’en 1833 – et pendant vingt ans – 53 voyageurs auraient été
torturés et détroussés ici. En réalité, un seul meurtre est attesté, et encore!
Las ! Les tenanciers terminent guillotinés et leur histoire inspire le film L’Auberge
rouge (1951).
Les seconds rôles
L’appât
Le corbeau
Le volatile de mauvaise augure aime envoyer des lettres anonymes. De 1917 à 1922, à Tulle (Corrèze), des missives calomnieuses jettent l’opprobre sur les habitants. L’affaire fait tant bruit que Le Matin relate le procès de la coupable, Angèle Laval, « pauvre oiseau funèbre ». Le cinéaste Henri-Georges Clouzot, en s’emparant de l’histoire en 1943, lui trouve un nom: Le Corbeau.
Armes, accessoires et mobiles du crime
La malle sanglante
A l’ère du chemin de fer, la mode pour se débarrasser d’un corps est de
l’expédier par le train! C’est ce qui arrive à Georges Bessarabo: tué d’un
coup de revolver, il finit dans une malle et voyagera de la gare de l’Est à
Nancy! C’est son épouse qui a fait le coup. Elle était… écrivaine!
Le poison
C’est l’arme des « veuves noires »! Il fait aussi un bon cocktail dans les romans.L’histoire de la Roumaine Vera Renczi qui, dans les années 1920-1930, a empoisonné deux maris, son fils et 29 amants à l’arsenic a inspiré un des plus grands succès de Broadway: Arsenic et vieilles dentelles. La pièce sera portée à l’écran par Frank Capra en 1944.
L’amour
Ça fait vendre. En 1910, Le Petit Journal raconte en moyenne huit « crimes passionnels » par semaine, avec le plus souvent des femmes dans le rôle de l’assassin. Sauf qu’en observant les chiffres officiels de la même période, on s’aperçoit que seuls 8% des crimes sont le fruit d’amours contrariées.
Les faits divers remplissent le même rôle que les contes de fées, sauf qu’ils sont vrais.
Source
Article de Malika Bauwens Ça m'intéresse N° 49
A force de lire ce challenge, je vais devenir psychopathe.
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