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Thérèse Humbert – l’’escroc du siècle

Thérèse Humbert, née Marie-Thérèse Daurignac le 10 septembre 1855 à Aussonne (Haute-Garonne) et morte peut-être en 1918 à Chicago, est une aventurière française. 


Son nom est associé à l'affaire Humbert, ou affaire de "l’'héritage Crawford », qui secoue le monde politique et financier à la fin du XIXe siècle.

Thérèse Daurignac naît d'une famille paysanne. Adolescente, elle montre un goût pour le subterfuge, persuadant notamment ses amies de mettre en commun leurs bijoux afin de faire croire à leurs prétendants qu'elles étaient riches. Thérèse parvient à épouser en 1878 à Beauzelle Frédéric Humbert, fils de Gustave Humbert, maire de Toulouse qui deviendra ministre de la Justice dans le deuxième gouvernement de Charles de Freycinet en 1882.

 

Thérèse prétend être l’héritière de millionnaires américains, les Crawford.

Prétextant un litige sur le testament, qui l’empêcherait de toucher les 20 millions prévus, elle emprunte à des centaines de personnes dont des hommes politiques, des sommes dont elle garantit le remboursement sur le supposé héritage.

Pour rassurer ses créanciers, elle multiplie, durant plus de vingt ans, les procédures judiciaires censées l’aider à récupérer son héritage.


On se met à plaider, à épuiser toutes les juridictions, à soulever incident sur incident, jusqu’au jour ou la justice se décide à demander si les Crawford existent bien, tandis que, de son côté, un créancier demande que l’on ouvre le coffre fort dans lequel sont enfermés les fameux millions.

On ne trouvera dans le coffre qu’une brique et une pièce d‘un penny.

 

Les Humbert ont déjà fui le pays, mais ils sont arrêtés à Madrid en décembre 1902. Thérèse Humbert, qui a notamment comme défenseur Fernand Labori, est jugée aux Assises avec son époux et ses deux frères.


La durée de l’escroquerie, l’implication d’hommes politiques. Il n’en faut pas davantage pour que le procès qui se tient du 8 aout 22 aout 1903 occupe des pages entières dans tous les quotidiens et incite à prendre des mesures de sécurité inédites devant le tribunal.

Thérèse promet « je dirai où sont les millions, mais je le dirai à mon heure, quand j’aurai fait tomber toutes les légendes, quand j’aurai écouté tous les témoins ».

« Les Crawford viendront à la barre », affirme son frère Romain, selon « Le Petit Journal ». Mais faut-il compter dessus ? Je crois, très impartialement qu’il faut répondre « Pas du Tout », poursuit le journaliste.

Le 12 aout, Thérèse change de défense.  Elle aurait été la première dupe de l’héritage des Crawford. Ils ont existé. Du moins l’’a-t-elle cru, elle l’a cru jusqu’à l’ouverture du coffre fort.

 

 

 

Et quand le coffre fort se trouva vide, la plus surprise, ce fut Thérèse Humbert, rapporte « L’Aurore », qui ajoute  « ce qui ne veut pas dire que demain, Thérèse Humbert n’aura pas trouvé autre chose ! ».

 

 

Les audiences se succèdent et les fables de Thérèse aussi.

 

Le 22 aout le verdict tombe ; condamnée à cinq ans de travaux forcés, tout comme son mari Frédéric. Ses deux frères, qui s'étaient déguisés en tant que neveux Crawford, sont condamnés à deux et trois ans chacun. Ces peines sont jugées alors clémentes comparativement aux sommes en jeu.

À sa libération de prison, Thérèse aurait émigré aux États-Unis et serait morte à Chicago en 1918. Il semble qu'elle ait été enterrée à Viroflay.

Certaines sources remettent en cause la réalité de son départ et sa mort aux États-Unis. Dans le journal hebdomadaire Détective du 1er mai 1930, un article décrit l'histoire de l'escroquerie à la suite du décès de Romain Daurignac. Le titre de l'article est « Vingt ans d'illusionnisme ». L'article est signé par J. France, qui dit avoir eu à s'occuper de l'affaire Thérèse Humbert pour le compte de la Sûreté générale, et être parti à Madrid chercher les Humbert et les ramener à Paris pour leur procès.

L'article indique que Thérèse Humbert vit toujours, petitement, à Paris. Elle a perdu sa miraculeuse vitalité. Quels revers lui a laissés le passé d'or ? C'est une vieille femme assez humble, qui ne parle jamais. » Cet article est accompagné de deux photos. La première montre les portes d'entrée d'une maison à Paris et en dessous on lit : « Ici, boulevard des Batignolles, demeure aujourd'hui celle qui fut « la Grande Thérèse ». En dessous de la deuxième photo, on lit : « Derrière ces fenêtres aux rideaux blancs, Thérèse Humbert médite sur son passé... »

Pour aller plus loin

https://shows.acast.com/franck-ferrand-raconte/episodes/5f100363bb6b4f0c5d9cfac8

https://www.dailymotion.com/video/xfcz4v

Bibliographie

  • Maurice Leblanc, « Le coffre-fort de madame Imbert », nouvelle de 1906 reproduite dans Arsène Lupin gentleman cambrioleur (1907). Thérèse Humbert y apparaît sous les traits de « Gervaise Imbert » ; elle réussit à rouler le jeune Arsène Lupin, qu'elle fait en outre passer (à son insu) pour un Crawford (rebaptisé Brawford).
  • Paul Guimard, Le Roman vrai de la Troisième République : Prélude à la Belle Époque, sous la direction de Gilbert Guilleminaut, 1956, p. 293-328.
  • Hilary Spurling, La Grande Thérèse : la plus grande escroquerie du siècle (trad. de l'anglais par Pierre-Julien Brunet), Allia, Paris, 2003.
  • Jean-François Miniac, Affaires d'État, affaires privées, les très riches heures de la République (ISBN 978-2-3710-9006-4), chapitre III, Métive, avril 2015.

Filmographie

  • 1983 : Thérèse Humbert, téléfilm de Marcel Bluwal, avec Simone Signoret dans le rôle-titre.

 

 

Sources ;

Wikipédia

Archives de Haute Garonne

Secrets d’Histoire N°10

Ina.fr

 

6 commentaires:

  1. Quelle histoire ! Bravo pour ce texte qui se lit d'une traite !

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  2. Marguerite Ambroise9 novembre 2020 à 13:47

    En effet, on trouve une tombe à ce nom à Chicago: https://fr.findagrave.com/memorial/45429599/therese-humbert
    Mais sans aucune photo et sans date de naissance précise.

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  3. Mon arrière grand-mère a épousé le neveu de Thérèse le 2 ème fils de Marie-Louise Daurignac devenue Louise Humbert son mari est mort du choléra étant vice-consul à Bakou. Elle est morte en 1926 à Chatou Route des Carrières 54 et lui en 1940 Route des Carrières au 122 et sa femme en 1946.

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