#ChallengeAZ - S comme Sauveur d'âmes


Providence des impécunieux, le sauveur d’âmes, comme son nom poétique ne l’indique pas, était un modeste savetier.


 

Il rachetait aux chiffonniers, les vieux souliers que l’on ne pouvait plus réparer et en extrayait « l’âme », cette petite pièce dure qui commence sous la plante du pied et remonte sur le côté intérieur du cou-de-pied, donnant sa tenue à la chaussure et supportant la voûte plantaire.

Cette pièce récupérée, il pouvait la mettre dans des souliers encore utilisables, quoique avachis, qu’il revendait, ou s’en servir pour réparer les chaussures de ses clients.



 





La réputation des savetiers les présentait davantage comme de joyeux fêtards que comme des artisans laborieux, et les images de Saint Lundi, le montrait généralement en savetier ; ce fameux saint, hantise des patrons, était régulièrement célébré, tous les lundis, avec force libations par ceux qui ne parvenaient pas à se remettre au travail après la coupure du dimanche.








Les savetiers, les chausseurs des pauvres gens, mais qui progressivement prennent le pas sur les cordonniers.






 





Au Moyen Age, les belles chaussures étaient réalisées par les cordonniers. Celles des plus modestes étaient fabriquées par les savetiers.

Ces derniers sont alors organisés suivant les statuts présents dans le Livre des Métiers d’Etienne Boileau 






La maîtrise était à 16 sous, sous l’autorité du chambrier de France, 

Jusqu’à la fin du XIVe siècle, les savetiers sont contrôlées par les jurés des cordonniers. 


Le XVIIe siècle, où la montée en puissance des savetiers
En versant 3 000 livres pour secours de guerre en 1659, ils obtiennent l’autorisation de ne plus se cantonner aux chaussures de basse qualité. 
 Lors des créations des offices, la corporation furent lourdement taxée (il n’est pas bon d’aider financièrement son souverain…) : 
16 500 livres pour l’union des offices des jurés
17 000 livres pour celle des trésoriers payeurs, 
16 500 livres pour celle des visiteurs de poids. 

Au milieu du XVIIIe siècle, on va jusqu’à compter 1 500 maîtres dans la ville de Paris. 



Sources –Petits Métiers des villes Petits Métiers des Champs – Fabienne Reboul Scherrer Editions France Loisirs -

6 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas cette pratique de récupération de l'âme d'une chaussure. Intéressant et instructif.

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  2. Moi non plus, je l'ai découvert en faisant le challenge !

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  3. Sauveur d'âme est la première découverte insolite du billet vient ensuite Saint Lundi. Très plaisante er instructive lecture...

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  4. J'ai trouvé cette expression " sauveur d'âme" dans "Léviatemps" de Maxime Chatam. et c'est ici le seul endroit où je retrouve cette expression et une explication.Merci.

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