#ChallengeAZ - W - Wu Zétian (1ère partie)

 

Wu Zetian

 

 

Avec cet article, je fais d'une pierre deux coups – le W et le Z – wouah !!!!

 

Du coup, je vais le faire en deux parties !

 

 

1ère Partie

 


Wu Zetian
née le 17 février 624 à Lizhou et morte le 16 décembre 705, fut la seule impératrice régnante de toute l'histoire de Chine.

Le titre et la fonction d'empereur de Chine étaient exclusivement réservés, dans le système impérial, aux hommes, les femmes ne pouvant exercer provisoirement le pouvoir que dans le cadre d'une régence, d'un inter-règne, et assistées le plus souvent d'un conseil de régence, sans avoir le titre d'empereur.

Seule, Wu Zetian fonda sa propre dynastie, la dynastie Zhou deuxième du nom, dont elle fut, sous le nom d'« empereur saint et suprême » de 690 à 705, la seule monarque.

L’époque des Tang était une époque relativement libre pour les femmes de Chine. Parce que la culture et l’éducation se transmettaient alors plus généreusement aux filles, il ne fut pas rare de voir des femmes contribuer aux arts picturaux, poétiques ou littéraires voire à la politique.

Il n’est donc pas étonnant que la future impératrice ait été initiée aux œuvres classiques, à la peinture, la danse, la musique et à la poésie. La tradition la fait naître en 625 à Chang an, capitale de l’Empire mais les annales indiquent que son père était magistrat dans le Sichuan lors de sa naissance.

Son prénom n'est pas mentionné dans les annales officielles. Comme elle se donna plus tard le nom de Wu Zhao pour lequel elle fit créer un caractère jusqu'alors inexistant, on a avancé l'hypothèse qu'elle avait été prénommée Zhao.

Son père, Wu Shiyue (577-635), un maître d'œuvre, avait su se faire des relations dans l'exercice de son travail. Il avait ainsi accédé à un poste de sous-officier, puis s'était distingué lors de la campagne militaire de 617, obtenant finalement le titre enviable de duc de Taiyuan, région d'origine de la famille Wu. L'empereur Gaozu lui aurait fait épouser en secondes noces une femme approchant la quarantaine, fille d'un parent de la famille impériale Sui nommé Yangda. Elle donna le jour à trois filles dont Wu Zetian. Devenue veuve, il semble qu'elle n'ait guère reçu de soutien de la part de sa famille d'origine et encore moins de ses demi-frères.

Wu Zetian fut la seule impératrice régnante de Chine, fonda sa propre dynastie, les Zhou, et régna sous le nom d'« empereur Shengshen » de 690 à 705. C’était une femme dite dotée d'un grand charme et d'un tempérament ferme.

Son ascension vers le trône sur un chemin d’intrigues constellé de sang, et son règne marqué par la terreur et de nombreux outrages à la tradition furent l’objet de critiques virulentes des historiens confucianistes, mais certains aspects en ont été réévalués à partir des années 1950, notamment par les historiens communistes.

La famille Wu s'était élevée au-dessus de la condition ordinaire, mais l'ascension du père était trop récente pour en faire une authentique grande famille. C'est donc en concubine de modeste extraction aux yeux de la cour qu'à douze ans elle accède au harem de Taizong avec le grade de « talentueuse » l'un des plus bas.

Selon la tradition, elle reçoit un nouveau prénom : elle sera désormais Mei. Il semble que, dès cette période, elle entretînt une relation privilégiée avec le prince héritier Li Zhi, futur empereur Gaozong.

Le 10 juillet 649, l’empereur décède des suites d’une longue maladie contractée en 645 et Wu, ainsi que toutes les « veuves » sans enfant, sont envoyées dans un monastère. Elle restera au temple de Ganyesi jusqu’à ses 28 ans, c'est-à-dire pendant environ trois ans ; pour les sinologues Danielle Elisseeff et Barbara Benett Peterson, ce n’est qu’à l’occasion d’un pèlerinage dans ce temple que le jeune empereur Gaozong remarquera Wu pour la première fois, déplorant que « la rigueur de la tradition gâche sans discernement les richesses de la nature », mais il est permis de douter d’une rencontre aussi romanesque qu’improbable, juste à la fin de la période de deuil.


Quoi qu'il en soit, en tant qu’ancienne concubine de son propre père, il ne saurait en faire la sienne sans commettre d’inceste. Cependant, à cette époque, la cour des Tang subissait l’influence des coutumes « barbares » (le lévirat mongol) au point que le tabou d’un tel procédé était sinon effacé du moins bien diminué : « Chez les nomades, on n’écartait jamais les femmes ; le mâle survivant, frère ou fils, les prenait toutes en charge ».

Par ailleurs la première épouse, l'impératrice Wang, issue de la famille Wang, encore stérile, en voulait « à la terre entière » et craignait que le jour où le Fils du Ciel désignerait son successeur ne marquât la fin de son titre d'impératrice. Elle voit alors en Dame Wu, dont elle sait la beauté remarquée, un moyen de saper l’influence de Xiaoshufei, la seconde épouse auprès du Fils du Ciel ; elle la fait donc sortir de sa retraite forcée, sachant que son mari lui aurait vanté les charmes inemployés.

Quand le jeune empereur Gaozong l'a revue, il serait devenu fou au point de négliger les questions de sa succession. Il chasse les conseillers opposés à son engagement avec cette femme.

Dans un premier temps, le projet de la première fonctionne et Xiaoshufei tombe en disgrâce. Mais elle sous-estime l’ambition de Wu. Depuis son retour au palais à 28 ans, elle a consacré beaucoup de temps à nouer des alliances au sein de celui-ci. Tandis que sa faveur auprès de Gaozong grandit, elle se tisse un réseau de fidèles et rallie les ennemis de l'impératrice.

Toujours concubine, son grade s'est élevé cependant. Accédant au rang de zhaoyi, elle est désormais la cinquième dame du palais dans la hiérarchie du gynécée, et la première pour l'influence auprès de Gaozong.

En 654, dans la cité impériale de Chang’an (l’ancien nom de Xi’an) Dame Wu souffre en silence.

Les contractions de plus en plus rapprochées annoncent la fin de la grossesse. Cette concubine a déjà donné deux fils à l’empereur Gaozong : sa fécondité affermit sa position face à l’épouse officielle, l’impératrice Wang, qui n’a pas encore enfanté.

Cette fois, la mère comblée accouche d’une fille. Une désillusion pour elle : cette naissance est sans intérêt dans sa route vers le sommet de l’état. Car Dame Wu n’est pas une simple favorite.

Quelques jours après l’accouchement, l’impératrice Wang vient cajoler le nourrisson alors que la maman s’est absentée.

Elle la prend dans ses bras, la berce et la repose délicatement avant de s’éclipser.

Aussitôt, Dame Wu sort de sa cachette, s’approche de sa fille et… l’étouffe sous un coussin !

Puis elle disparaît à nouveau.  


Quand l’empereur arrive quelques minutes plus tard, il découvre l’enfant mort. Immédiatement, il alerte sa concubine, qui s’effondre et hurle : « c’est l’impératrice qui l’a tué ! Elle est jalouse ! ».

Les domestiques confirment que Wang s’est retrouvée seule avec le nouveau-né. Choqué, Gaozong se détourne de son épouse.

La place est libre.

L’impératrice Wang a fait entrer un fauve affamé dans la Cité Impériale.

Accusée d’infanticide en 654, elle prend conscience de son erreur. Trop tard. En 655, Wu lui porte le coup de grâce.

Elle la fait accuser de sorcellerie.

Gaozong décide de détrôner son épouse. Et Dame Wu devient l’impératrice Wu.

Elle fait enfermer dans ses appartements la souveraine déchue, aux côté de la concubine Xiao.

Lorsqu’elle apprend que l’empereur leur a rendu visite, elle leur fait trancher les mains et les pieds, puis elle ordonne qu’elles soient plongées dans du vinaigre pour prolonger leur agonie.

Même les bourreaux auront du mal à se remettre du châtiment.

L’impératrice élimine ses rivaux un par un.

Son époux Gaozong subit des attaques cérébrales et ne quitte plus sa chambre, jalousement gardée par la souveraine.

Même les liens du sang ne retiennent pas son bras. Sa sœur fait les yeux doux à Gaozong ? Elle l’a fait empoisonner. L’aîné de ses fils, le prince héritier Hong, se plaint du traitement réservé à deux de ses demi-sœurs, recluses ? Empoisonné !

En 683, la santé de l’empereur se dégrade encore. Sa tête enfle, il devient aveugle.

Le 27 décembre, son âme bafouée trouve enfin le repos éternel, à 55 ans.

Wu en a presque 60. Le prince Li Xian est proclamé empereur sous le nom de Zhongzong. Il va régner deux mois …

La suite  avec la lettre Z

 

 

 

 

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