G
Comme Guerre de Vendée
Les
conflits entre les peuples sont un reflet
De
notre propre conflit intérieur et de notre peur
Jack Kornfield
Ne
me crains pas
Ne
tombe pas dans la rancune de nouveau ;
Secoue
ce mot, le mien qui vient de te blesser
Puis
laisse-le s’envoler par la fenêtre ouverte.
Pablo Néruda
Guerre de Vendée ; nom donné à la guerre civile qui opposa,
dans l'Ouest de la France, les Républicains (bleus) aux Royalistes (blancs),
entre l'An I et l'An IV (1793 et 1796) pendant la Révolution française.
C’est de cette Histoire (avec un grand
H) dont je vais vous parler aujourd’hui, car mes Ancêtres DAVID (et RICHARD)
l’ont certainement vécu de près ou de loin.
Avec la déclaration des droits de l’homme, les sujets du roi de France
sont désormais des citoyens ; ils ont des droits à revendiquer et de
libertés à exercer. Les royalistes contre attaquent.
Les espoirs de réforme semblent
permis ; jusque dans les plus petites bourgades, des groupes se
constituent pour exprimer le désir de changement.
Une
nouvelle fonction apparaît en France, celle de Député. Tout doit être inventé.
Les tensions sont très vives entre ces
hommes venus de toute la France pour une assemblée dont ils n’attendent pas
tous la même chose. Le roi veut de nouveaux impôts, les roturiers attendent une
constitution, les grands seigneurs veulent garder leurs prérogatives, les curés
de campagne entendent améliorer leur sort par rapport aux évêques et aux
religieux.
L’Assemblée nationale entreprend une
série importante de réformes dont une des premières est l’abolition des privilèges
et des distinctions juridiques.
Les
impôts disparaissent et sont remplacés
par des contributions parfois plus lourdes encore pour les paysans qui
espéraient tout simplement en être totalement dispensés.
En règle générale, dans l’Ouest comme
dans tout le pays, les ruraux sont incompris des citadins.
Les
paysans ne veulent pas être les laissés pour compte de la Révolution. Ils
interviennent dans le débat politique en demandant que leurs revendications
élémentaires soient entendues.
A
partir de 1791 les paysans de l’Ouest sont mécontents de l’augmentation des
impôts nouvellement créés. La Révolution
ne profite guère à ces derniers, qui avaient confusément placé beaucoup
d’espoirs en elle.
Dans l’Ouest surtout, une autre source
de querelles naît des bouleversements religieux.
Les
curés qui n’ont pas prêté serment, appelés pour cela « insermentés »
ou « réfractaires » perdent progressivement le droit de célébrer le
culte, doivent abandonner leurs paroisses et sont remplacés par ceux qui ont
satisfait aux exigences de l’Etat, les « assermentés », ou
« jureurs ». Dans les paroisses rurales, les fidèles soutiennent le
curé auquel ils étaient habitués et craignent que le nouveau ne garantisse pas
la valeur des sacrements qui permettent l’accès à la vie éternelle.
La
chute de la royauté après le 10 août 1792, puis la mort du roi, guillotiné le
21 janvier 1793, aggravent les ressentiments à l’égard de la Révolution. Si ces
deux évènements ne provoquent pas encore d’émeutes ni de mouvements populaires,
c’est que les révolutionnaires exercent une surveillance d’autant plus stricte
qu’ils sont en guerre depuis avril 1972 contre la Prusse et l’Autriche, et
qu’ils craignent que l’effort de guerre ne soit compromis par les trahisons des
contre révolutionnaires, ces ennemis de l’intérieur.
Pour la majorité des paysans, la lutte
politique passe au second plan, après les intérêts locaux.
Les émeutiers portent des cocardes
blanches et réclament la fin de la
Révolution.
Au
début de mars 1793 des rassemblements ont lieu à CHOLET. Les gardes nationaux, ceux que l’on appelle
les Bleus, à cause de la couleur de leur uniforme, tuent une dizaine de paysans
en dispersant la foule.
Des
émeutes analogues ont lieu dans de petites communes au cœur du département de
la Vendée, mais elles sont vite
circonscrites. Quelques jours plus tard, vers le 10 mars, la situation est plus
critique. En Bretagne, des paysans se lèvent encore, et en bandes armées,
s’opposent aux patriotes ruraux. Dans tous les cas, la lutte est très inégale.
La répression va alors commencer ?
Dans
le Finistère, le général Canclaux, qui commande à Brest, conduit une colonne
armée. Celle-ci écrase les paysans révoltés. Les principaux meneurs sont
exécutés, les communes fautives lourdement taxées. La punition est impitoyable
et délibérée. Il faut empêcher l’insurrection de se répandre. L’ordre est rétabli dès la fin du mois de
mars. L’efficacité de ces méthodes est incontestable. Dans toute la Bretagne la
leçon porte. Le mécontentement ne disparaît pas, mais le succès de la
répression empêche la poursuite de la révolte.
Au sud de Nantes et d’Angers, des
émeutes particulièrement graves éclatent.
La
survie même de la Révolution parait en jeu, puisque de tous les points cardinaux,
les mauvaises nouvelles affluent.
Une
colonne armée de 3000 hommes, dont la moitié de soldats de métiers, part de La
Rochelle pour rejoindre Nantes et écraser définitivement les révoltés. Dès son
arrivée en Vendée, elle repousse sans problème les premiers groupes de rebelles
qu’elle rencontre. Mais le 19 mars 1793, non loin de Saint Vincent Sterlanges,
tandis que les paysans se tiennent sur les hauteurs, pris sous le feu sans
pouvoir répliquer, les soldats se débandent et fuient. La défaite est complète. Elle est surtout
inexplicable. Comment une armée de métier a-t-elle pu être repoussée par des
paysans sans armes ?
La peur de la Vendée, de ces paysans
bizarrement vainqueurs, est aussitôt répandue.
Le
repli désordonné de la colonne armée laisse le champ libre aux autres révoltés
qui viennent de s’emparer des villes de Cholet et de Machecoul.
Cette
petite défaite prend ainsi des proportions considérables. Elle laisse une
région échapper au contrôle républicain. La peur des révolutionnaires identifie
cette révolte non réprimée à la menace interne la plus grave qui pèse sur le
pays.
C’est
en pensant d’abord à ces « rebelles de la Vendée et des Départements
Voisins » que le 19 mars, la Convention prend un décret instituant la
peine capitale sous vingt quatre heures pour toutes les personnes prise les
armes à la main, ou porteuse de cocardes blanches ; le blanc, couleur du
roi, symbolise l’opposition à la Révolution ; il donnera son nom aux
combattants.
Des bords de la Loire jusqu’aux portes
de Fontenay le Comte, des Sables d’Olonne jusqu’à Saumur, la révolte paysanne
interdit à l’administration républicaine de s’exercer.
La suite de cet article à la
lettre « V comme Vendée Déchirée »
Sources
« Blancs
et Bleus dans la
Vendée Déchirée » ; Jean-Clément MARTIN éditions
Découvertes Gallimard ; Wikipédia ; Offrandes et
Révélations - 365 pensées de sages bouddhistes et d’Amérique latine de Danielle et Olivier FOLLMI
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