H comme Histoire de Coiffes et Costumes
L’origine des costumes bretons a été très
souvent controversée. S’il est difficile de dater précisément l’apparition des
costumes régionaux, on s’accorde à reconnaître qu’ils prennent leur plein essor
après la Révolution. On peut cependant
repérer des mentions d’un costume différencié selon les régions bien plus tôt.
Le costume est un domaine où s’enflamme l’imagination
de l’homme, où la réalité affronte le fantasme. Il y a l’apparence, l’image que
l’on veut donner à voir. Il y a la séduction et il y a la coutume et les mœurs.
Si au XVIème siècle, la description des
costumes tend à opposer le monde « civilisé » à celui que l’on est en
train de découvrir, au cours de siècles suivants, on tend à montrer la
différence, la diversité des costumes des régions de France.
C’est autant aux traditions, aux coutumes qui
accompagnent le costume que sont attachés ceux qui tentent de le
maintenir. Un costume vivant demeure en
mesure d’évoluer, ouvert aux influences extérieures et il faut s’attacher à
éviter de le fixer.
Les femmes portent des coiffes depuis le Moyen
Age. La plupart des paysannes recouvraient leurs têtes de coiffes, les unes
simples, les autres extrêmement compliquées. Souvent les coiffes étaient
doublées de petits « béguins » de couleur ou noirs, destinés à éviter
le contact des cheveux.
De nos jours, il subsiste dans les diverses
provinces de France, mais plus particulièrement en Bretagne, Normandie et Alsace
un nombre considérables de coiffes infiniment variées, qui se chiffrent par
milliers, toutes différentes. En Bretagne, il est des régions dans lesquelles
les détails et quelquefois la forme des coiffes varient d’un canton à l’autre.
S’il peut sembler aujourd’hui, à un observateur
superficiel que chacune des coiffes de Bretagne, du reste de la France ou de
l’Europe n’a aucun lien de parenté avec les autres, c’est que la fantaisie, les
goûts de chaque paroisse, de chaque province, de chaque pays ont su, en partant
de ces deux éléments que sont le fond et les ailes, les diversifier à l’infini.
La preuve de cette fantaisie nous est, chaque
jour, donnée par les modistes actuelles qui, avec un chapeau de feutre,
créeront vingt, cinquante, cent modèles différents. Les éléments essentiels du
chapeau, bord et fond restent les mêmes ; seule la façon de les disposer
diffère. Il en est de même pour la coiffe.
COTES
D’ARMOR
De chaque côté de la frontière
linguistique qui traverse le département du nord au sud, se répartissent deux
grandes modes vestimentaires. Le costume traditionnel n’a pas toujours été
aussi sombre qu’on l’imagine aujourd’hui.
Le costume traditionnel faisait l’objet d’une
codification très rigoureuse, en particulier la coiffe. Si les ailes de la « Touken »
étaient rejetées en arrière, la femme était de Paimpol ; ramenées en
avant, elle était de Lannion.
Plus que d’une simple diversité, on peut parler d’un véritable foisonnement des costumes et coiffes dans le Finistère. L’ethnographe René Yves Cresson a pu distinguer en Cornouaille treize groupes vestimentaires, comptant chacun de nombreuses variantes.
Les coiffes ont connu comme les autres pièces du costume une longue évolution, par agrandissement, diminution ou disparition de leurs éléments constitutifs ; visagière (ou bandeau), fond, ailes. L’ascension de la coiffe de la région de Pont l’Abbé (dont la pointe frontale, « beg », a sans doute valu à cette contrée le nom de « bigouden), est la plus fameuse de ces évolutions. Elle n’avait que quelques centimètres de hauteur à la fin du XIXème siècle et « poussa » peu à peu jusqu’à dépasser après 1940 la trentaine de centimètres. La coiffe bigoudène est l’une des très rares modes locales survivant encore en France.
ILLE
ET VILAINE
Les costumes en Ille et Vilaine sont par trop
cousus de fil français ! Telle est la prose des chroniqueurs du XIXème
siècle, déçus de ne pas y trouver quelques réminiscences celtiques. Outre ses
franges maritimes, c’est par l’est de son territoire que la Bretagne a subi les
influences extérieures.
LOIRE
ATLANTIQUE
L’ancien comté de Nantes, sillonné de
voies, et la presqu’ile isolée de Guérande occupent en majorité cette vaste
région. Les variantes des coiffes s’y multiplient, signe d’appartenance à une
paroisse. Et, fiers de leur singularité, les paludiers arborent un costume
remarquable.
Le « pic » fait l’homme
. pic à gauche ; pour le jeune homme
. pic à droite ; le jour de son mariage
. pic vers l’arrière ; pour l’homme marié
. pic vers l’avant ; pour le veuf.
La couleur fait la femme
Au XIXème siècle, manches et bas à fourchettes
donnent des indications sur la femme
. La jeune fille porte manches blanches et bas
bleus
. Le jour de son mariage, ses manches et bas
sont rouges
. Mariée, elle met des manches et des bas
violets.
MORBIHAN
Les costumes bretons du Morbihan, nés au
XVIIIème siècle survivent : en Pays d’Auray et de Lorient, il y a encore
une dizaine d’années, quelques femmes âgées portent toujours la coiffe, et
occasionnellement le costume complet. Le flambeau est aussi maintenu par les
cercles celtiques
Le spécialiste du costume breton René Yves Cresson a recensé une vingtaine de modes vestimentaires sur le territoire du Morbihan.
Il est possible de les regrouper en huit
grandes régions.
Cornouaille Morbihannaise
Pays Gallo
Golfe du Morbihan et Presqu’ile de Rhuys
Pays d’Auray Vannes
Pays de Lorient
Pays de Baud
Pays de Pontivy
Pays de Guémené sur Scorff
Sources ;
Costumes bretons – François Hippolyte
Lalaisse
Les costumes régionaux d’autrefois –
Editions Archives et Culture
Le costume breton – R.Y Cresson Editions
Tchou.
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