J
comme Jeux Bretons
De tous temps, les Bretons se sont affrontés dans des
jeux et des sports qui avaient pour but d'affirmer la force, la puissance, la
résistance ou l'adresse des participants. Certains jeux sont attestés depuis le
Moyen Âge, d'autres ont disparu et tentent de renaître. Ils opposaient des
paroisses entre elles ou des corporations (les courses entre meuniers, le lever
de perche des bûcherons, etc.). Les pardons étaient l'occasion de briller et
attiraient les joueurs. Comme généralement en Europe, la plupart des
participants étaient des hommes.
« Dis-moi comment tu t’amuses,
je te dirai d’où tu viens. »
En termes de
jeux, chaque pays breton a sa loi. En fait, les règles s’adaptent en fonction
du terrain et des matériaux.
Le terrain
est-il en pente ou plat ? Lisse ou granuleux ? Et de quels matériaux dispose-t-on ?
Quant hêtre ou chêne font défaut près des côtes, les hommes de la région de
Plougastel Daoulas se régalent d’un galet bien plat lancé au plus près de
l’objectif.
Les jeux
s’avèrent à la fois très locaux et pourtant présents dans les contrées
lointaines.
Historiquement,
les jeux étaient pratiqués par les hommes et non par les enfants, en tout cas
jusqu’au XIXème siècle. (Sans parler des
femmes, grandes absentes de ces parties jusqu’à l’après guerre).
Les jeux
donnaient lieu à des paris d’argent, des débordements. Au XVIIème siècle, on
trouve mention de bagarres, de blessés et de morts dans les rapports de police.
Le moins raisonnable jouait sa vache, son champ, sa récolte. Les jeux dans les
rues pouvaient aussi déranger le voisinage.
La première
trace des jeux de palets remonte à 1388 et elle figure dans les archives ecclésiastiques de Quimper. Les moines jouaient au jeu de paume dans les
cloitres et dans les églises au Moyen Age. Ces écrits mentionnent tel ou tel
curé ou chanoine chargé de fournir la pelote.
Voici quelques
jeux
Baz yod ou court-bâton
Les Bretons
avaient, sans doute, une prédilection pour les jeux de bâton, que l'on retrouve
sous diverses formes en Bretagne.
Le "baz
yod" (ou court-bâton) tire certainement son origine de la corvée de
préparation de la bouillie qui nécessitait l'utilisation de ces "baz
yod" ou "bâton à bouillie".
Deux
partenaires sont assis par terre, face à face. Il s'agit de pousser, chacun de
son côté, la planche avec les jambes, et de tirer le bâton vers soi. Le gagnant
est celui qui arrive à tirer le plus fort et à faire lâcher l'adversaire !
Ar vazh a benn, "le bâton face à face".
Jeu de force.
Deux concurrents, portés chacun par 4 personnes, tiennent un bâton par une
extrémité chacun. Le but du jeu est de tirer le bâton à soi. Le gagnant est
celui qui a gardé le bâton dans ses mains. Jeu populaire dans le Trégor.
Bazhig kamm ou jeu de
crosse
Jeu d'adresse
et d'endurance. Ce fut un jeu de plein air très populaire en Bretagne. Il se
pratiquait sur un terrain plat et le joueur devait, malgré ses adversaires,
introduire une bille dans un trou à l'aide d'une branche de chêne naturellement
courbée à l'une de ses extrémités. La partie pouvait durer des heures.
Boule bretonne
Jeu d'adresse.
Jeu qui se joue avec des boules autrefois en bois, et un cochonnet. Le but est,
comme pour la pétanque, de placer une boule au plus près du cochonnet en la
faisant rouler.
Boultenn
Jeu d'adresse
et de force. Pratiqué dans le Trégor et la Cornouaille, le
Boultenn (ou "tir de boulets") consiste à propulser à près de
8 mètres des sphères d'un kilogramme afin d'en déloger d'autres. Il faut
déloger des boules calées dans un billot de bois afin de réaliser le plus grand
score qui désignera le vainqueur une fois la partie achevée.
Lors de la
finale du championnat de Bretagne, le vainqueur reçoit le Pil Aour, le
billot d'or.
Galoche sur billot
Jeu d'adresse.
Ce jeu trouve
son origine dans le PetitTrégor (Plestin, Morlaix) et la Haute
Cornouaille (Berrien, Scrignac).
Il
nécessite : un billot de bois (que l'on appelle "pilgos" en
breton), une galoche (consistant en un parallélépidède de 6 à 7 cm de
hauteur), 6 palets en fonte de 15 cm de diamètre et pesant environ
1 kg.
Le jeu
consiste, en lançant les palets, à faire tomber le plus grand nombre de fois la
galoche posée sur le billot (sur le bord, côté du joueur).
Chaque joueur,
à une distance d'environ 9 mètres du billot, lance 6 palets. Un point est
marqué lorsque la galoche est chassée du billot. Le gagnant est celui qui
totalise le plus grand nombre de points en deux séries de lancers.
Kilhoù koz ou jeu de
quilles
Le kilhoù koz
(quilles à l'ancienne) se joue sur un terrain plat de préférence en terre. Il
est constitué de 9 quilles en bois obusées et de différentes tailles (1 grande,
4 moyennes, 4 petites). Les quilles sont disposées dans un rectangle, le côté
étroit étant face aux joueurs.
Le jeu oppose deux joueurs ou deux
équipes. Il consiste à marquer le maximum de points en renversant en priorité
la quille centrale, la "vieille", qui vaut neuf points. Le joueur lance
successivement les 5 boules contre des quilles, puis cède son tour au suivant.
Les joueurs effectuent les cinq lancers à la suite. Chacun doit faire rouler la
boule au moins un mètre avant les quilles. Chaque quille doit être abattue
seule pour valoir sa valeur (la quille centrale : 9 points, les quilles
moyennes : 5 points ; les petites : 1 point). Si plusieurs
quilles tombent ensemble, elles ne valent plus qu'un point chacune. Seule
"la vieille" peut être relevée entre chaque lancer, si elle tombe.
Le gagnant est le
joueur ou l'équipe qui totalise le plus grand nombre de points après avoir
épuisé les 5 lancers autorisés. Autre façon de jouer : "par
contrat", les joueurs fixent un certain nombre de points à atteindre. Le
gagnant est celui qui le premier y parvient ou qui s'en approche le plus.
Concours à
Monterfil
En
breton : ar voutelenn. Jeu de force. Ce jeu trouve son origine dans
les défis que se lançaient les paysans au cours des travaux de moisson. La botte
fait l'objet d'un lancer en hauteur.
Lancer de fer à cheval
Jeu d'adresse.
Ce jeu qui nécessite quelques piquets de bois (de taille d'environ 30 cm
au-dessus du sol, et taillé en pointe à une extrémité afin de pouvoir
l'enfoncer facilement en terre) et des fers à cheval usagés, se joue sur un
terrain (terre ou herbe) d'environ 10 m2.
En
breton : gwernian ar berchenn. Le lever de perche est un jeu
populaire de pardon. Il consiste à lever à la verticale (gorren) une perche en
bois de 5 à 6 mètres de long, lestée à son extrémité d'un poids pouvant
peser jusqu'à 350 kilos. Il existe deux techniques : la technique
traditionnelle (krog perchenn, qui signifie prise de perche) est le
lever sur le côté qui renvoie à la technique des porteurs de bannières lors des
pardons ; la prise de sac (krog sac'h) consiste à lever la perche
placée entre les jambes.
Sources ;
Texte-Jeux traditionnels
bretons https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux_traditionnels_bretons
Texte et images - Bretagne
Magazine n° 8 « Les jeux bretons – un joyeux héritage » de Pauline
BABIN photos Thierry Pasquet
Images : "La Jaupitre, asso. des jeux & sports gallo-bretons",
Pour en savoir plus –
« Les jeux
traditionnels de Bretagne » Ecrit par "La Jaupitre"– Editions Terres de Brume en vente à la Mézon
du Cârouj,
"Les Jeux bretons" paru chez Coop Breizh en avril 2015
"Les Jeux bretons" paru chez Coop Breizh en avril 2015
« La Jaupitre », association des Jeux et Sports Gallo-Bretons,
gestionnaire du Cârouj : le parc de loisirs des jeux bretons - 38 allée du Closel - F-35160 -
MONTERFIL - contact@jeuxbretons.org http://jeuxbretons.bzh - http://carouj.bzh - facebook.com/Jaupitre - Google+
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire