Barbiers et Perruquiers - Ce n’était pas à proprement parler un
métier. Dans chaque village il se trouvait partout toujours un homme, une
femme, qui se mettait à la disposition des hommes du village pour les raser les
derniers jours de la semaine puisque faute de miroir on ne se rasait pas tout
seul.
Le barbier était en même temps perruquier,
c'est-à-dire qu’il coupait les cheveux des hommes. Pour ce faire il employait
un grand bol ou une écuelle en bois, et coupait tout autour les cheveux qui
débordaient.
Acheteurs de chevelure – Ce petit métier
cachait une industrie d’une importance insoupçonnable à la fin du XIXème siècle
et au début du XXème siècle (environ 500 000 francs de chiffre d’affaire
annuel).
Les coupeurs de cheveux exerçaient là ou les
coiffes dissimulaient complètement les crânes. Il est évident que c’était les
paysannes déshéritées qui offraient leur chevelure en échange d’un métrage de
tissu, d’un châle ou de quelque colifichet.
Chapeliers – Les chapeaux étaient
fabriqués en drap de laine mélangée à du poil de veau ou du poil de taupe. Le
morceau d’étoffe était mouillé puis moulé sur une forme pendant quelques
heures. Il était ensuite mis à sécher. Ces chapeaux duraient dix ans et plus et
pouvaient être reteints et repassés plusieurs fois.
Fileuses – En Haute Bretagne,
les « Fileriys » ou « filânderiys » commençaient à la
Sainte Catherine. C’était une des activités que les fermières pratiquaient aux
veillées d’hiver.
Les quenouilles étaient parfois sculptées de
leurs de cœurs ou d’oiseaux. Le galant tournait le rouet de sa promise en lui
faisant la cour.
Tisserands - Nombreux étaient les tisserands. Ce métier de
sédentaire était florissant au XVème et au XIXème siècle. Comme les meuniers et
les tailleurs, les tisserands passaient pour être es voleurs qui ne rendaient
pas autant de toile qu’on leur avait donné de fil. Ils tissaient le lin et le
chanvre pour en faire draps et vêtements mais étaient surtout fournisseurs de
la marine à voile.
Tailleurs et Couturiers – Les tailleurs
étaient méprisés par les hommes parce qu’ils ne faisaient pas un travail viril
et parce qu’ils étaient souvent malingres et bossus. Par contre, ils avaient un
auditoire auprès des femmes dont ils étaient écoutés et qu’ils distrayaient par
leurs connaissances, les ragots qu’ils colportaient, les chansons qu’ils
chantaient en travaillant.
Ils avaient mauvaise réputation car on les
disait libertins et voleurs, les maris en étaient jaloux. Les paysans avaient
davantage de considération pour les mendiants que pour eux.
Brodeurs et Dentellières – On ne sait pas à
quelle époque remonte les premiers motifs de borderies bretonnes. La plus
ancienne pièce de broderie « bigouden » date de 1814.
Les broderies étaient exécutées généralement
par les hommes, car le drap était dur. Les brodeurs avaient pignon sur rue ou
travaillaient à domicile.
Après la guerre de 14/18, les hommes d’abord et
les femmes ensuite abandonnèrent le port du costume mais elles gardèrent encore
longtemps la coiffe. A peu près à la même époque, les femmes bigouden avaient
appris la guipure d’Irlande et on pouvait en voir un peu partout en Bretagne
sur les marchés et au coin des rues crochetant d’une manière mécanique tant
leurs doigts étaient agiles, napperons, cols et gants en dentelle.
Colportage - Au début du siècle
dernier, les attelages à chiens étaient communément employés par les marchands
ambulants. Plus rares sont les attelages de boucs que l’on ne trouve que dans
le département d’Ille et Vilaine, et qui semblent ici utilisés par des
handicapés.
Chanteurs de complaintes – Ils avaient une
profession itinérante. Foires, marchés, pardons étaient leur lieu de travail.
Debout sur une estrade improvisée, ils chantaient leur répertoire de
« gwerzioù», inspirées le plus souvent de faits historiques ou
d’évènements dramatiques de la vie quotidienne, et de « sonioù »,
faisant part à la poésie et à l’imaginaire. D’un talent certain, ils furent les
traducteurs inspirés de l’âme du peuple breton en Basse Bretagne ; Leur
rôle leur confère aussi une tâche d’informateurs à une époque où il n’y avait
que peu de journaux et où la majorité des gens étaient illettrés.
Crieurs
publics
– le crieur public était le diffuseur des nouvelles de la commune. L son
nasillard et discordant de sa trompette ou le roulement de son tambour,
ameutait la population qu’il informait des nouvelles ordonnances municipales,
des ventes publiques, des dates des foires et des marchés.
Cabaretiers – On reconnaissait
leur commerce aux nombreux anneaux fixés au mur pour attacher les chevaux. Les
clients y buvaient des « pichereys de cistre » dans les
« moqes » cerclées d’un trait rouge et de filets noirs. L’hiver on
préférait un « flip » mélange de cidre, d’eau de vie et de sucre
amenés à ébullition ; ou un « mic » café noir servi avec un
petit verre d’eau de vie. Les cabaretiers rendaient de grands services puisque
c’est chez eux que se traient les affaires et que se concluaient les marchés.
Chiffonniers
–
En Basse Bretagne, les chiffonniers avertissaient de leur passage par ce cri
« temm pil –hoù, tamm ! » (morceaux de chiffons,
morceaux !)
Les chiffonniers étaient des figures
pittoresques en Bretagne. Se déplaçant en charrettes tirées par des chevaux
souvent faméliques, ils venaient de la Roche Derrien ou des Monts d’Arrée, et
aussi de Ploeuc. Ils se rendaient jusqu’en Normandie et en Beauce s’arrêtant de
ferme en ferme, à la chine de vieilles ferrailles, peux de lapins, vieux os,
qu’ils échangeaient contre des mouchoirs, des verres, des poteries mal façonnées
ou ébréchées, des aiguilles, des images. Gens de passage dont on se méfiait,
ils étaient reçus sur le pas de la porte.
Bourreliers
et selliers
– en Basse Bretagne « boureller », en Haute Bretagne
« penachéer », travaillaient sur les places de marchés ou dans les
cours de fermes. Il ne subsiste que peu d’informations sur cette profession.
Charrons
–
le métier de charron demandait une grande technique. Du corps de la charrette,
des brancards au timon, tout était réalisé par lui. La compétence du maître
charron se révélait au moment du ferrage des roues. Pour cette opération
délicate et rapide, il lui fallait la participation de plusieurs aides.
Forgerons et Maréchaux ferrants – Grâce à l’importance
de l’élevage du cheval, les maréchaux ferrants et les forgerons avaient une
profession lucrative. Bien outillés, ils étaient aussi sollicités pour arracher
les mauvaises dents.
Cordiers – La profession a
disparu avec l’abandon de la culture du chanvre. Dans leur langage particulier
les cordiers « comettaient » une corde si solide, qu’elle se
transmettait à la génération suivante. On disait des cordiers que l’on appelait
« cacous », qu’ils étaient descendants de lépreux, eux-mêmes
descendants de croisés revenus malades de leur expédition.
Menuisiers
– Le
métier de menuisier était très estimé. Le menuisier fabriquaient en effet les
meubles et notamment l’armoire de mariage. Certains étaient de véritables
artistes. Fleurs, oiseaux ou motifs religieux sur les vieux meubles témoignent
encore de leur talent.
Fabricant de « Pignols » - Occupation de
retraités peut-être ? Remarquez que les « pignols » étaient
faites à l’effigie de Monsieur le Recteur et des gars de la Marine !
Scieurs
de longs
– les scieurs de long travaillaient toujours en couple. Ils sciaient le bois en
long, pour en faire des planches, les poutres pour en faire des solives, les
solives pour en faire des chevrons. Les chantiers navals les utilisaient aussi
pour débiter les membrures des navires.
Sabotiers
–
Le premier travail du sabotier quant il avait obtenu une coupe de hêtres ou de
bouleaux, était de construire sa cabane rustique appelée « loje ».
Elle était faite de pieux et de branchages entrelacés et maçonnée de terre et
de mousse. Un âtre tenait le milieu de la pièces, un mobilier rudimentaire fait
d’escabeaux, de tables et de couchettes garnies de fougère la meublait.
L’atmosphère y était sombre et enfumée. C’est là que les sabots séchaient et
prenaient leur couleur foncée.
Les sabotiers vivaient en « tribu »
indépendante, se nourrissant de gibier pris aux pièces, du lait de leurs
chèvres, de légumes rapinés et de quelques échanges avec la population contre
une paire de sabots. Ils formaient une confrérie à part, souvent considérés
comme des sauvages. On évitait de passer trop près de leurs huttes. Ils ne se
mésalliaient jamais et s’appelaient « cousins ».
Fabriquants de tamis – Le crin de cheval
était acheté dans les fermes. Le premier travail consistait à trier les crins
pour en faire un écheveau formé d’unités de même longueur. Ils étaient ensuite
tissés sur un métier de soixante centimètres de largeur rappelant celui du
tisserand en plus rudimentaire du fait qu’il ne comportait pas de cylindre pour
enrouler la toile fabriquée. Chaque rectangle de toile de crin était ensuite
posé sur le tambour, puis fixé par un cerclage.
Vanniers
–
La vannerie avait une importance non négligeable dans le pays, tous comme la
poterie et la boissellerie. Le vannier faisait un travail de patience tant dans
le domaine de la confection que dans le choix de la matière première ;
châtaignier, noisetier, bourdaine et bien sûr osier qu’il lui fallait importer
lorsqu’il n’habitait pas une région de marais comme la Brière.
Boisseliers
–
Les boisseliers étaient tourneurs d’écuelles et de jattes en bois. Ils
fabriquaient aussi des cuillères en buis, des boîtes à sel, des charniers, des
moules à beurre, des chantepleures, des seilles de toutes sortes, des moulins à
blé noir et des rouets.
Charbonniers – Come les autres
professionnels de la forêt, les charbonniers vivaient en marge du reste de la
population. Les paysans les craignaient car on les disait (Haute Bretagne)
« menours de loùs » (meneurs de loups). En basse Bretagne, ils
étaient appelés « marc’hadourien gwiniz du » (marchand de froment
noir)».
Ardoisiers – Les carrières
d’ardoises se trouvaient dans les vallées humides de part d’autres des Monts
d’Arrée (Sizun et Châteaulin) dans les Montagnes Noires entre Gourin et
Carhaix et en Haute Bretagne, Coesme, Redon et Rochefort en Terre. Les carriers y travaillent toujours selon les
vieilles méthodes mais la profession est en voie de disparition. Le métier de
carrier était dangereux et malsain car les ouvriers travaillaient dans une
atmosphère humide et poussiéreuse.
Couvreurs – Le métier de
couvreur en chaume était autrefois un métier très prospère ; Ce mode de
couverture pourtant très confortable a presque disparu sauf en Brière où la
zone est protégée. L’abandon progressif s’est fait pour deux raisons
principales ; d’une part les techniques modernes de moisson ne permettent
plus de récupérer les tiges de paille (blé ou seigle) et d’autre part l’ardoise
limite les dégâts par incendie.
Chasseurs
de vipères
– La chasse aux vipères était probablement une activité complémentaire à la
profession du sympathique Chapitois. Muni de sa fouëne, il traquait les
reptiles pendant les journées chaudes. Il vendait le produit de sa chasse au
pharmacien du village ou du canton.
La vipère était utilisée depuis l’antiquité
pour ses vertus fortifiantes, puis pour la fabrication du sérum anti venimeux.
Imagiers
–
Hommes de talent, les imagiers étaient des artistes qui dessinaient et
peignaient des fresques et des enluminures dans les nombreuses églises et
chapelles. Ils ont fait naître de leurs mains des quantités de statues
polychromes dont quelques-unes existent encore. Ils sculptaient aussi des
meubles.
Potiers – Ils n’étaient pas
tous d’origine bretonne et venaient souvent de Normandie et du Poitou. Leur
industrie était prospère car elle répondait au besoin de la population et était
continuellement renouvelable. Chaque jour, le potier tournait vingt quatre
pièces environ, après avoir travaillé la terre avec les pieds. Sa femme
pétrissait chaque motte pour en extraire la moindre pierre. Les pièces mises en
formes, le potier les faisait sécher à l’extérieur les jours de vent et de
soleil, puis il les cuisait au four chauffé avec des fagots d’ajoncs et de
branchage.
Rémouleurs et Couteliers – Couteaux, ciseaux,
rasoirs ! disaient-ils dans un autre langage, soit breton, soit gallo. Ils
installaient leur meule sur les marchés ou sur les places de village, allant
frapper aux portes pour demander de l’ouvrage.
Meuniers – Les moulins étaient
très nombreux autrefois. Pont Aven, par exemple en comptait quatorze.
L’importance professionnelle de meuniers était considérable car tous les paysans
avaient besoin d’eux. Leur honnêteté était souvent mise en doute car il leur
était facile de tricher sur le poids de la farine à rendre. Ils étaient aussi
accusés de libertinage. Les moulins étaient des lieux de rencontre. En
attendant son tour, on y faisait la causette, c’était le lieu d’information.
Raccommodeurs
de parapluies
« Ces clichés de métiers disparus que nous
regardons avec curiosité et étonnement sont dus à l’inspiration et au génie des
premiers photographes. Parfois locaux, horlogers, buralistes…plus souvent
citadins, Parisiens cultivés de pittoresque et épris d’exotisme que la
pénétration du chemin de fer conduit en Bretagne, ces pionniers de la photo ont
fixé sur leurs plaques, pour leur plaisir et pour le nôtre, les scènes d’une
culture originale et authentique. Photographes de talent, traquant les sujets
jusque dans les intérieurs, ils nous on légué un patrimoine inestimable de
documents ethnographiques fait de scènes touchantes de vérité et de
simplicité. »
Du partage tout simplement !
Sources textes et photos – « Bretagne
Insolite au début du siècle » par Marie-France Motrot Editions
« L’Ancre Marine ».
Le sympathique Chapitois, Henri Moreau pour l'état civil, était menuisier. C'est mon aïeul.
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