à leurs cultures et traditions
À l’instar des grandes
régions françaises, la Bretagne cultive son identité en entretenant jalousement
une série de traditions séculaires, comme les pèlerinages ou les pardons encore
empreints de ferveur. Religieuses, vestimentaires, linguistiques ou plus largement
artistiques, ces coutumes traduisent une mentalité et une façon de vivre tout à
fait particulières. Du renouveau de la langue bretonne à l’enthousiasme pour
les concerts de musique celtique, certaines anciennes pratiques restent ainsi
bien ancrées, tout en étant adaptées au goût du jour. Cet attachement aux
traditions se prolonge jusque dans l’assiette avec une cuisine simple et
conviviale, qui porte haut les couleurs d’un terroir entre terre et mer.
Si la Bretagne a plus changé au cours de la première
moitié du 20 e s. qu’au cours des deux siècles précédents, elle a su
retrouver depuis les années 1990 toute l’originalité de ses traditions, malgré
le dépeuplement des villages et l’évolution économique et touristique de la
région.
La Bretagne
possède des costumes d’une variété et d’une richesse surprenantes. Transmis de
génération en génération, ils étaient autrefois de toutes les fêtes familiales
et publiques. Aujourd’hui, les costumes traditionnels ne sortent des armoires
qu’à l’occasion des pardons ou des différentes manifestations folkloriques.
La grande originalité du costume féminin breton reste
néanmoins la coiffe. Encore une fois, la Bretagne se décline en variétés et
diversités, et le voyageur curieux en prendra pleine conscience en visitant les
musées de Quimper, Guérande, Rennes, Nantes, Dinan et Pont-l’Abbé. Sous la
lettre H, vous retrouverez l’histoire des coiffes et costumes bretons.
Manifestations de ferveur religieuse, les pardons
bretons ont lieu dans des églises ou chapelles consacrées par une tradition
parfois millénaire. Les fidèles viennent y chercher le pardon de leurs fautes,
exécuter un vœu ou demander des grâces. Si les grands pardons sont les plus
spectaculaires, les petits sont souvent les plus fervents.
Les relations des Bretons avec leurs saints ont
toujours été empreintes de familiarité. Certains sont appelés pour combattre
des maladies : sainte Apolline contre les maux de
dents ; saint Colomban pour rendre
l’esprit aux demeurés ; saint Hervé
contre les maladies des yeux ; saint
Hubert contre la rage ou la peur ; saint
Mamert contre les maux de ventre ; saint
Méen contre les troubles mentaux ; saint
Mériadec contre la surdité ; sainte Eugénie contre la
migraine…
Ces saints guérisseurs exauçaient leurs invocateurs. Bien leur en
prenait, car, faute de bienveillance, la statue était injuriée, quelquefois
même fouettée ou traînée dans la boue ! Il y a aussi les saints protecteurs : saint Fiacre veille sur les jardiniers, saint Jacques sur les
marins, sainte Barbe (invoquée par temps d’orage) sur les artificiers… Mais
c’est à la Vierge Marie et à sa mère, sainte Anne, que va la ferveur la plus
vive.
La langue et la musique bretonnes connaissent un
incroyable renouveau depuis une dizaine d’années. Les grands festivals y sont
pour beaucoup, mais il convient d’y ajouter la fierté retrouvée d’appartenir à
une culture régionale dont l’affirmation passe par la réappropriation de la
langue et par les rassemblements festifs.
Le renouveau de la langue bretonne ne peut échapper à
l’automobiliste qui sillonne la Bretagne. Les panneaux d’entrée et de sortie
d’agglomération sont doublés en breton, et la traduction s’étend désormais à la
signalétique urbaine pour satisfaire les 172000 personnes qui s’expriment en
breton.
Le renouveau de la musique celtique s’est amorcé après
la Seconde Guerre mondiale. En Bretagne, il a éclos avec la création de la Bodaged
ar Sonérion, assemblée des sonneurs qui « inventa » le bagad, forme
bretonne des pipebands écossais.
Héritière de très anciennes traditions mélodiques, la
musique bretonne épouse aujourd’hui d’autres influences et s’exprime toute
l’année en Bretagne par la présence de nombreux groupes.
En Bretagne, la langue doit aussi sa survie aux chansons populaires.
Entonnées lors des pardons, des fêtes votives ou privées, elles sont longtemps
restées cantonnées à l’ouest de la région, avant de se propager à nouveau après
la Seconde Guerre mondiale, grâce notamment aux sœurs Goadec et aux Frères Morvan.
Ce trio a remis au goût du jour l’art du gwerziou
(la complainte) et le kan ha diskan ou chant et déchant (le premier
chanteur entonne une phrase, répétée successivement et à l’identique par les
autres). Aujourd’hui, leur art connaît un regain d’intérêt international grâce
aux grands festivals précités.
Extrait vidéo (pour voir et écouter - cliquer ICI)
Extrait vidéo (pour voir et écouter - cliquer ICI)
Le tableau serait incomplet sans les chants marins entonnés lors de longues
sorties en mer, dans les cafés ou dans des manifestations populaires
Extrait Vidéo (pour voir et écouter - cliquer ICI)
Que l’on vienne en Bretagne pour se détendre sur une
plage, apprécier les enclos paroissiaux ou encore marcher le long d’un sentier
de douaniers, on ne manquera pas de s’asseoir devant un superbe plateau de
fruits de mer, une belle assiette de poisson fraîchement pêché ou une bonne
crêpe au beurre. Car la cuisine bretonne a deux caractéristiques, la simplicité
et la qualité de ses produits.
La Bretagne demeure riche en foires et en marchés,
perpétuant en cela une tradition qui remonte vraisemblablement au Moyen Âge.
L’implantation massive des supermarchés dans les années 1970 n’a pas atteint
leur popularité. Seules les grandes foires commerciales ont disparu, comme à
peu près partout en France.
Depuis une dizaine d’années, grâce au regain des
produits naturels et à l’émergence des produits biologiques, les marchés
connaissent même un essor sans pareil. Chaque commune d’importance possède
aujourd’hui un marché municipal, qui se tient parfois plusieurs fois par
semaine.
Si vous séjournez en Bretagne, ne manquez donc pas d’y
faire vos courses, c’est la garantie de faire des rencontres et d’acheter des
produits régionaux.
Véritable pépinière de marins, la Bretagne est la région la plus maritime
de France. Un proverbe dit que : « Les Bretons naissent avec de l’eau de mer
autour des yeux et l’Océan coule dans leurs veines dès les premiers jours. »
Aussi la voile est-elle ici plus qu’un sport, c’est une seconde nature, un
élément à la fois indissociable du paysage et un art de vivre qui confine pour
beaucoup à la passion.
Depuis la fin des années 1970, des passionnés de la
mer ont entrepris de remettre en valeur des bateaux jugés dépassés et périmés
par la modernité. Sensibles à leur silhouette magnifique, des particuliers ou
des associations décidèrent de les restaurer entièrement ou d’en construire des
répliques. Ainsi naquit un véritable engouement pour les « vieux gréements »
qui, si l’on en croit les marins, procurent un plaisir inégalable à ceux et
celles qui les barrent – en fait, un gréement est l’ensemble des cordages et
poulies nécessaires à la manœuvre des navires à voiles.
Une passion que traduisent à merveille ces grands
rassemblements de voiliers traditionnels qu’organisent régulièrement les grands
ports.
Magique et envoûtante, cette « terre d’âme », comme
l’appelait Julien Gracq, abrite encore toute la spiritualité des cultures
celtique et chrétienne, des mégalithes du Morbihan aux enclos paroissiaux de
Basse-Bretagne. Les esprits romantiques pourront revivre les pages les plus
tourmentées de l’œuvre de Chateaubriand, inspiré par des falaises granitiques
cernées d’écueils de Crozon ou de la Pointe du Raz.
Que ceux que le climat
décourage sachent qu’« en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour »,
comme le dit un ancien dicton. Les avis pourront diverger à ce sujet, mais
finiront forcément par se rejoindre autour d’un verre de cidre et des
bons petits plats au goût de la mer ou de beurre salé.
Sources – Guide Vert Michelin - Traditions et art de
vivre
Image
plateau de fruits de mer - Par Gordito1869 — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10499650
Photos
– livre « Dans – les Chemins de la tradition » Editions Hangoun ;
livre « Bretagne Insolite au début du siècle » par Marie-France Motrot - Edition L’Ancre de
Marine ; cartes postales personnelles. Mam Goudig.
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