Au cours du XIXème siècle, les témoignages sur
l'usage d'une cornemuse susceptible de ressembler aux veuzes retrouvées au
XXème siècle vont se faire de plus en plus rares jusqu'à disparaître dans le
nord et sur la frange est de la Haute Bretagne.
Nombres de documents confirment clairement
l'ancienne et forte implantation de la veuze en Loire Atlantique et dans le
nord de la Vendée, soulignant son maintien, durant tout le XIXème siècle.
A toutes les fêtes, de temps immémorial, les
danses se sont terminées au son de cet instrument, connu sous le nom populaire
de "vèze".
Le veuzou peut être accompagné d'un tambourin
comme à GUERANDE en 1829, pour faire danser "le rond, le demi-rond et le
bal croisé".
Ailleurs il sonne avec un joueur de violon. Vers
1830, dans la région de Châteaubriant, l'orchestre d'une noce se compose de
"deux violons et une sorte de cornemuse que les bretons appelle
"vaise".
On ne dispose pas de recherches sur la tradition
de veuze aussi complètes, et surtout aussi précoces, que celles menées sur la
pratique du biniou et de la bombarde.
La presqu'ile guérandaise et le marais breton
vendéen concentrent l'essentiel des témoignages. Ces deux régions, où la
pratique de la veuze s'est maintenue jusqu'à l'entre deux guerres, regroupent
chacune au début du siècle une vingtaine de sonneurs.
Les relations entre veuzous semblent généralement
bonnes, et il leur arrive au hasard des rencontres de jouer ensemble à deux ou
à trois.
Le P'tit Père Mahé et Le Rouge forment même vers
1920 un duo régulier en plus des prestations qu'ils assurent séparément.
A eux deux, ils disposent de deux veuzes, de deux
accordéons et d'un violon. Ces musiciens combinent leurs instruments en
fonction du répertoire demandé par les danseurs.
La vingtaine de veuzoux exerçant avant 1920 en
marais breton vendéen y a durablement marqué les mémoires. On parle encore du
Barde, du Couac, de Cormier le Veuzou, de Joubian et surtout de Louis CHEVALIER
(né en 1836) réputé meilleur sonneur du Marais.
Les organisateurs des grandes fêtes touristiques
de la Belle Epoque
mettent désormais en scène le folklore local, surtout les costumes, mais aussi
la veuze, que ce soit sur la côte vendéenne ou en pays paludier.
Mais ce ne sont là que quelques années de répit ;
la multiplication de ces rassemblements ne freine pas l'inexorable déclin de la
veuze et dans les années 1920 seuls une dizaine de veuzous exercent encore
épisodiquement en presqu'ile guérandaise ou dans le marais breton vendéen.
Dans les foires, on leur préfère les joueurs de
violon ou d'accordéon ; de plus beaucoup de fêtes traditionnelles sont
délaissées. Dans les noces ou les fêtes locales vers 1925-1930 il faut paraître
moderne, donc rejeter le veuzou, qui représente la culture des vieux, celle
dont on a honte et que l'on juge bien arriérée.
Créée en 1976 par une équipe de jeunes passionnés
bretons et vendéens, cette association s'est donné pour but la sauvegarde et la
promotion de la veuze, cornemuse du Sud de la Bretagne et du Nord de la Vendée.
Depuis maintenant 25 ans, Sonneurs de Veuze s'attache à l'histoire et la
valorisation de cette cornemuse du pays nantais.
Mises à part quelques recherches individuelles, il faudra attendre les années
1970 pour qu'un groupe de personnes redécouvre et s'intéresse à cette
cornemuse. L'association Sonneurs de Veuze est alors créée à Nantes.
"sonneursdeveuze.free.fr"
Descriptif et technique de jeu
Le musicien insuffle l'air par le porte-vent muni d'un clapet. L'air ne peut plus sortir que par le bourdon et par le chalumeau
Son passage par les anches les met en mouvement
ce qui produit le son sur le même principe que la flûte. L'anche
utilisée est une anche double pour le chalumeau, c'est à, dire constituée de
deux lamelles de roseau montées sur un tube, et simple pour le bourdon.
La poche sert de réserve d'air. Le temps de respirer on appuie dessus.
Le chalumeau a une longueur de 30 à 32 cm . La perce est conique
et la tonique est située entre le Si4 et le Sib4 du diapason moderne.
Le bourdons, de différentes factures, sont en
principe composés de trois articles de perce cylindrique. Les trois s'emboîtent
et coulissent pour pouvoir s'accorder sur la tonique du chalumeau. L'article supérieur
est terminé par une poire chambrée faisant office de caisse de résonance.
Les anches sont les parties vibrantes qui donnent le son du chalumeau et du
bourdon.
Celle du bourdon est simple, c'est à dire qu'elle
est composée d'un tuyau sur lequel est fixée une lamelle qui vibre au passage
de l'air. Pour le chalumeau c'est une anche double, comme pour le hautbois,
l'accord se fait par l'enfoncement de l'anche dans son logement et par
l'écartement des lamelles.
La poche de cuir porte tous les éléments par
l'intermédiaire des souches fortement ligaturées au niveau de trois orifices.
Une au bout d'un col éffilé pour le chalumeau, et deux sur le dessus: une à
l'arrière pour le bourdon et une devant pour le porte-vent. Celui-ci est
constitué d'un tuyau renflé tenu par les dents et de l'autre côté d'un clapet
pour empêcher l'air de refouler
Textes et images extraits du très beau livre
"Musique Bretonne" Histoire des SONNEURS de Tradition "Le Chasse
Marée - Armen - et du livre "Bombardes et Biniou" carnet idées
pratique - éditions Artisans de la Terre Libris ". Site des Sonneurs de veuze.
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