V comme Varech
Il vit sur terre et en exploite les ressources,
mais l’habitant du littoral a aussi le regard tourné vers la mer, dont il
connaît les nombreuses richesses ; sel, algues, force motrice ….
Le varech également appelé goémon épave est constitué par un mélange indéterminé
d'algues brunes, rouges ou vertes, laissées par le retrait des marées, et que
l'on récolte le long des côtes maritimes, notamment en Bretagne,
essentiellement à l'usage d'engrais.
Depuis des temps reculés, les algues sont une
richesse gratuite et abondante.
Les algues exploitées sur l’estran sont
utilisées comme amendement dans les cultures, procurent du combustible et
servent d’alimentation animale aux habitants des littoraux.
Cette récolte s’effectue de deux manières
-
A
pied sur l’estran
-
Ou
à bord d’une embarcation à fond plat, non pontée, des radeaux appelés
« dromes » que l’on manœuvre à l’aide de longue perches.
On considère les goémoniers comme des
cultivateurs à part entière mais ce sont souvent des femmes qui sont employées
pour la cueillette des algues brunes.
Au 19ème siècle, l’activité
goémonière se développe en Bretagne. La législation, relevant d’un arrêté
communal fixe les périodes de coupe du mois de janvier au mois de mai.
Chaque membre de la famille contribue au rituel
de l’exploitation du goémon en fonction de sa disponibilité. On ne peut
récolter le petit goémon qu’aux marées de forts coefficients (au-delà de 80).
Son conditionnement est long, c’est un travail pénible qui n’épargne pas le dos ;
on étale le goémon mouillé sur le sol, puis les premiers jours, on le laisse
sécher et laver par les intempéries en prenant soin de le remuer sur le sol
afin d’éviter qu’il ne pourrisse. Une fois sec, on le forme en tas que l ‘on protège des
intempéries avec des bâches.
Dès l’apparition du soleil on l’étale afin de
l’aérer, puis, à la fin de la journée, il faut à nouveau reconstituer les tas.
A côté sèche le goémon récolté du jour. Il en
va ainsi pendant toute la durée de la grande marée. Ces tas formaient un terrain
de jeu pour les enfants qu’il fallait parfois faire déguerpir.
Au large du Finistère, à Molène et dans les
iles environnantes, on appelle le goémonier « pigouiller », en raison
de son outil de travail la « pigouve » ; une faux qui permet de
couper le goémon dans l’eau.
Le pigouiller récoltait tout à la force des
bras pour un salaire dérisoire.
Sous l’ancien régime et jusqu’à l’aube
du 20ème siècle, ces pigouillers sont en général des employés de
ferme sans travail, en provenance de la côte, qui passent là six mois de
l’année, pour tenter de gagner leur vie.
Ils bâtissent des cahutes, avec tout ce qui peut faire l’affaire ; galets,
sables, bois flotté. Parfois, ils habitent une barque retournée ou, dans le
meilleur des cas, une cabane constituée de planches étanchées à l’aide de
papier goudronné ou de mottes de terre.
Le
métier de goémonier est en nette régression, bien que la demande en algues ne
recule pas, essentiellement en raison des dangers présentés par la récolte des
algues. Celles-ci colonisent en effet les zones rocheuses et affectionnent en
même temps les forts courants marins, ce qui fait peser des dangers sur les
occupants de bateaux de faibles dimensions. Au moins un accident survient
chaque année durant la récolte du goémon. Les pêcheurs, qui auraient encore été
plusieurs milliers à se consacrer à cette activité en mer durant les années
1950 au large de la Bretagne, ne seraient guère plus de 70 une cinquantaine
d'années plus tard.
La modernisation des bateaux à partir de la décennie 1950, l'invention du
scoubidou (un crochet en forme de tire-bouchon au bout d'un long manche,
terminé par une manivelle) en 1960, puis la mise au point d'un bras hydraulique
équipé d'une vis sans fin, ont transformé la vie des goémoniers. Le goémon
n'est plus séché sur la dune et le débarquement est désormais mécanisé. Vers 2
000, 60 000 tonnes de laminaires étaient pêchés chaque année, principalement
sur la côte nord du Finistère, Lanildut étant le premier port goémonier d'Europe.
La
récolte du goémon, à pied et à marée basse, a aujourd'hui presque disparu. On
note en revanche l'apparition de « cultures » organisées d'algues,
comme celle du wakame, acclimaté dans le Finistère, mais dont le développement
en France est marginal, en comparaison avec les tonnages produits par la
récolte traditionnelle par bateau.
Sources ;
Wikipédia - Nos Ancêtres vie et métiers
(métiers et activités traditionnelles de la mer) Mars/Avril 2015 N° 72
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